Kyste sacro-coccygien : les atouts du laser
Affection fréquente qui survient au sommet du pli des fesses, le kyste sacro-coccygien, appelé aussi kyste pilonidal, concerne environ 1 % des hommes et 0,1 % des femmes. Le seul traitement définitif de cette pathologie est chirurgical. L’Hôpital Privé de Provence s’est doté d’une technologie laser, qui améliore considérablement les suites opératoires. Les explications du Dr Mathieu Rinaudo, chirurgien viscéral et digestif à l’HPP.
« Le kyste sacro-coccygien est une malformation asymptomatique qui se traduit par des petits orifices dans le pli des fesses, dont le risque est d’augmenter la survenue d’infection aiguë (abcès) ou chronique (alternance de phases de gonflement et d’évacuation de pus) du périnée. Il touche principalement des sujets jeunes, entre 15 et 40 ans, avec une prédisposition chez les personnes poilues, qui ont une activité générant des frottements, comme le cyclisme.
Une intervention pour éviter les récidives
En cas d’épisode aigu, le kyste s’infecte, entraînant une inflammation de la zone avec rougeur, chaleur et douleurs, pouvant aller jusqu’à un véritable abcès. Il est alors nécessaire de réaliser une mise à plat, geste chirurgical permettant de vider le pus contenu dans l’abcès. Ce geste permet de passer la phase d’abcès, mais pas de traiter le kyste en lui-même. Le patient garde donc un risque important de refaire un abcès du périnée. Afin d’éliminer ce risque, une intervention est nécessaire, quand le patient est asymptomatique, en dehors de tout épisode infectieux.
Jusqu’à présent, l’intervention s’effectuait par résection totale du kyste, sous anesthésie générale ou sous rachianesthésie, le plus souvent en ambulatoire. L’opération en tant que telle n’est pas complexe, mais les suites opératoires sont longues. Pour éviter une surinfection, la zone n’est pas refermée. Il est donc nécessaire d’attendre plusieurs mois que la cicatrisation se fasse naturellement (cicatrisation dirigée). Le patient doit donc bénéficier de pansements méchés quotidiens par une infirmière à domicile pendant deux mois et demi à quatre mois, ce qui peut apparaître comme contraignant, avec un retentissement sur les activités physiques et professionnelles. Un arrêt de travail, en moyenne d’un mois, lui est prescrit.
Plus besoin de pansements !
Afin de réduire les suites opératoires, l’Hôpital Privé de Provence s’est doté, début 2024, d’un équipement innovant : la technologie laser. Nous insérons une fibre laser dans le kyste, au préalable débarrassé de ses poils et de ses tissus inflammatoires, ce qui permet d’obtenir une destruction des parois du kyste et de stimuler une cicatrisation permettant la fermeture de la cavité. L’opération s’effectue aussi sous anesthésie générale ou sous rachianesthésie, souvent en ambulatoire. Ce qui est révolutionnaire, ce sont les suites opératoires. Le patient n’a besoin d’aucun soin infirmier et il peut généralement reprendre le travail un jour ou deux après l’opération.
Les établissements hospitaliers qui utilisent la technologie laser dans le traitement du kyste sacro-coccygien sont encore peu nombreux. Au sein de l’Hôpital Privé de Provence, nous sommes trois médecins, le Dr Nicolas Garcia, le Dr Loïc Bonnard et moi-même. Nous sommes heureux de permettre à nos patients de bénéficier de cette innovation, qui améliore notablement leur qualité de vie post-intervention. »