Un centre référent qui connecte pour les femmes atteintes d’endométriose
Maladie gynécologique chronique qui se caractérise par le développement d'une muqueuse utérine (l'endomètre) en dehors de l'utérus, l'endométriose concernerait 10 à 20 % des femmes en âge de procréer. L’Hôpital Privé de Provence accueille, depuis avril 2024, un centre LUNA. Cette structure innovante facilite le diagnostic, ainsi que la prise en charge rapide des patientes souffrant d’endométriose.
« L’endométriose est une maladie complexe. À l’origine de nombreux symptômes douloureux, elle détériore la qualité de vie et peut engendrer de l’infertilité. Elle requiert une prise en charge graduée, adaptée au degré de la pathologie, avec une approche globale, au plus près des patientes. C’est la stratégie développée par les centres LUNA », explique le Dr Jean-Philippe Estrade, chirurgien gynécologique à l’HPP, à l’origine de l’application LUNA for Health. « Disponible sur Smarphone, Luna permet aux femmes de bénéficier d’un diagnostic en cinq étapes. Tout commence par un test de bien-être mensuel et une évaluation du risque d’endométriose. Si une endométriose est suspectée, les patientes peuvent prendre rendez-vous au centre LUNA depuis l’application. Elles rejoignent alors tout un parcours de soins dédié et bénéficient d’une consultation avec un médecin ou une sage-femme qualifiée et d’une échographie. Si nécessaire, elles peuvent aussi faire une IRM et des examens complémentaires. »
Traitements, opération, douleur, fertilité…
Et le centre LUNA ne s’arrête pas au diagnostic. « C’est tout un parcours de soins, cohérent et pertinent, qui est mis en œuvre. En fonction de la situation de chaque femme, nous mettons en place des traitements médicamenteux ou programmons une intervention chirurgicale. Nous prenons aussi en charge la douleur, avec des médecins algologues et la fertilité, dans le cadre d’un partenariat avec un centre PMA. »
Ce n’est pas un hasard si le centre LUNA s’est implanté à l’HPP. « L’HPP permet de s’appuyer sur l’expertise de nombreux médecins et dispose d’un plateau technique complet, d’une structure d’hospitalisation et d’une imagerie moderne. Des opérations à quatre mains sont même réalisées afin d’optimiser la prise en charge chirurgicale. »
L’HPP a dédié deux parcours à la prise en charge des femmes atteintes d’endométriose : le parcours diagnostic et pré-chirurgical et le parcours douleur et endométriose. Des parcours orchestrés par Delphine Richard, infirmière coordinatrice. « Les femmes qui souffrent d’endométriose ont souvent connu des retards de diagnostic et une errance thérapeutique. Elles ont besoin de soins, mais surtout, d’être entendues et comprises ».
Une prise en charge simplifiée grâce au digital
Pour le Dr Jean-Philippe Estrade, le projet LUNA est une belle illustration des avancées rendues possibles par le digital. « LUNA démontre qu’il est possible de concevoir autrement la prise en charge de l’endométriose. L’application favorise le pré-diagnostic et l’adressage. Le centre LUNA permet une mise en place rapide des traitements. On parle souvent de retard de diagnostic, mais certaines femmes attendaient un an ou deux avant qu’une réponse adaptée leur soit apportée. »
Vers une labellisation de niveau 3
L’HPP est en attente de la labellisation de niveau 3 par l’Agence régionale de santé. Une labellisation qui témoigne de son engagement en tant que centre de référence, avec un rayonnement régional. « Avec l’ARS et le réseau Endosud, nous participons au développement des réunions de concertation pluridisciplinaires, à l’élaboration de fiches de parcours régionales communes aux établissements et à la mise en place d’ateliers d’éducation thérapeutique », indique Delphine Richard. « L’objectif est d’améliorer la prise en charge de l’endométriose sur tout le territoire et de renforcer le lien entre l’hôpital et la médecine de ville. »
En deux ans, l’application Luna a permis la prise en charge environ 4 000 femmes atteintes d’endométriose. Un nombre qui devrait croître avec le centre LUNA.